Ici seront présentées les différentes « Volées » :
Ce sont des ensembles d’Augures qui décollent des mêmes ailes et qui abordent les mêmes thèmes.
Lire ci-dessous les descriptions détaillées des différents « Volées » du blog
Actualités du blog
Cette Volée contraste avec le reste du blog, qui a vocation à être intemporel et donc pérenne. Pour cette raison, je serai particulièrement attentif aux commentaires publiés dans cette rubrique, et vous serez parfois invités à donner directement votre avis, par le biais de sondages ou de suggestions concernant le contenu de ce blog et son évolution.
Dans cette volée, je publierai sur l’actualité du blog.
Certaines parutions seront néanmoins temporaires, et feront l’objet d’erratums et de réécritures, pour coller le plus possible au caractère intemporel du blog.
Revues de l’Augure
Dans les « Revues », mon objectif sera de présenter une intense prospective et rétrospective, des projets et des ambitions de l’Augure.
C’est le « Journal Ouvert » (par opposition au Journal Intime) de l’Augure.
C’est dans ce format que je vous tiendrai au courant de mes réalisations passées et des projets auxquels je souhaite me consacrer au présente et à l’avenir.
C’est également dans ce format que je pourrais parler en détails de mes projets « Hors-l’Augure » ( = « que se passe-t-il quand je n’écris rien ici), même si, dans l’absolu, la cohérence entre les idées de l’Augure et ma vie est manifeste.
Cette distance doit être vue pour ce qu’elle est : un critère d’efficacité.
En soi, je me fiche de parler de moi, ce n’est pas pour cela que j’ai lancé ce blog.
A certaines occasions, je peux vanter mes mérites , et nourrir, comme tout être humain des ambitions personnelles.
Cependant — « personnel » ne voulant pas dire « égoïste », ni « égocentrique » — les qualités de ma personne, les passions qui les nourrissent, et l’effort qui les produisent, sont toutes dédiées à la volonté de l’Augure, que j’anime et que j’incarne :
Développer des savoirs pour éclairer les esprits et porter des idées pour changer le monde !
Annonces
Les « Annonces » sont plus factuelles et concises.
Elles visent à vous informer sur :
1. Les publications d’articles prévues pour le mois à venir (sans que rien ne m’empêche de publier davantage)
2. Les projets en cours, càd sur lesquels je suis concrètement en train de plancher (et non pas simplement une liste des « choses à faire » à plus ou moins long terme)
À l’inverse des articles, ces projets auront toujours une dimension collective. Il y aura toujours quelque chose à contribuer, à partager, à développer, à connecter, à co-construire et à co-créer.
Il y a toujours, dans cette idée du collectif, deux parties : ce que le collectif apporte à l’individu, et ce que l’individu apporte au collectif.
Il y a cette idée finale dans l’Augure que la vie d’un seul et de plusieurs autres, à la fois différentes et convergentes, par la volonté partagée de réalisations et d’accomplissements, on puisse par le lien et le réseau, en démultiplier la puissance et la vitalité.
Ainsi, si l’Augure en tire profit, c’est en définitive par l’appel à l’action qu’il suscite, le développement qu’il engendre, le changement qu’il apporte.
Toute personnelle que soit votre ambition, sa grandeur se fera dans la coopération, la confiance et la reconnaissance de vos actions.
L’ambition du collectif n’est rien sans grandir l’autonomie, la volonté et l’esprit des individus.
Philosophie :
La philosophie est le cœur de l’Augure, (en)quêteur de sens en devenir. Science de la problématique par excellence, on peut la définir comme l’étude des questions que se posent les hommes, ainsi que les réponses qu’ils y apportent. Elle questionne tous les savoirs, des plus établis aux plus incertains. Elle aide l’homme qui doute trop, avertit l’homme qui doute trop peu.
La philosophie est donc mère des sciences et science de l’homme.
Faisons phi (Φ) des questions, tel est son crédo !
Philo [Dé]Confinée – Essais, Montaigne
Cette série philosophique est née tant de la situation inédite du confinement que de ma rencontre bouleversante avec les Essais de Montaigne à cette occasion. Cette série a vocation à démontrer l’intérêt de la philosophie pour rendre notre vie meilleure, et de construire une philosophie pratique pour ses lecteurs.
Les Essais de Montaigne m’ont inspiré tant pour le format que pour le dessein de cette série, et ce pour plusieurs raisons :
-Premièrement un « Essai » (= un chapitre) de Montaigne dépasse rarement 10 pages, ce qui permet d’en faire une analyse des plus détaillée.
-Ensuite, une fois dépassé son vieux phrasé, on constate que l’auteur va souvent droit au but. Les exemples qu’il utilise pour illustrer ses arguments sont aussi plaisants à lire que des histoires (celles avec un grand H et les autres) et sont par ailleurs plutôt intemporels et universels. Ses arguments, quant à eux, ont la remarquable particularité de toujours en appeler à la pensée personnelle de leur auteur, de sa profonde réflexion, lui-même se considérant comme un « homme de peu de mémoire ».
Ainsi, finalement, le style de Montaigne permet, dans chaque essai, de décrypter une pensée, et ensuite de la dépasser, d’autant plus que Montaigne nous encourage à de nombreuses reprises à penser par nous-mêmes. Montaigne est de ces philosophes qui inculquent, avant tout autre chose, l’art et la science de la pensée libre.
Concept de la série entre le 2 avril et le 23 juin 2020 :
– Une publication par semaine
– Un ou plusieurs articles thématiques sur chaque essai
– Un commentaire détaillé des Essais de Montaigne, disponible à ce lien : https://drive.google.com/drive/folders/1ilBzme5w0JtPSrql-LJgMl1-UTKBfvyb?usp=sharing
– Des liens, articles et vidéos pour aller plus loin
Vous pouvez également poser des questions philosophiques sur un essai ( = chapitre) en particulier à cette adresse: laugure.critique@gmail.com
Elles pourront être intégrées à un futur numéro de la série.
Utopies, Fictions et Prospectives
N’avez-vous jamais rêvé d’un monde meilleur ? Envisagé l’impossible ? Désiré ou imaginé que le dernier monde fictionnel dans lequel vous vous êtes plongés, quel qu’en soit le support, devienne réalité ?
Si vous répondez par la négative à toutes ces questions, il est probable que vous ne côtoyez guère les mondes de l’imaginaire, et que votre rationalisme soit teinté d’un cynisme grandissant. À moins que votre rigueur intellectuelle et/ou morale vous astreigne délibérément de prêter attention aux fantasmes et aux fantaisies, de peur d’altérer votre jugement, au mieux de dilapider votre temps.
Dans tous les cas, l’étude de la fiction n’en est pourtant pas inutile, car au delà du spectacle fantasmagorique qu’elle nous offre, on peut toujours étudier ses implications et raisonnement pour la réalité, ou au moins pour le monde des possibles. Raison en est, que la fiction est toujours conçue à partir d’éléments du réel, a minima sur les bases du réalisme.
C’est pourquoi toutes les fictions ne s’équivalent pas dans leur rapport au réel. Certaines sont très lointaines, à part, car en dehors du monde anthropologique. D’autres donnent l’illusion du réel, elles n’ont rien d’autre de fictionnel que leur intrigue, mais cette illusion de réel est toujours dépendante de la fidélité entre le réel et la vision du réel de l’auteur, qui peut être soumise à de nombreux biais (stéréotypes, croyances, préjugés, …).
Finalement, chaque fiction est un échantillon du réel, une lucarne de réalisme, qui peut être exagéré et déformée à l’envie et la fantaisie de son auteur. Mais le champ d’étude le plus pertinent à explorer , est vraisemblablement l’espace où les fictions se retrouvent entre le monde à part et illusion du réel.
C’est ce que H.P Lovecraft a tenté d’accomplir avec le réalisme fantastique, qui consiste à ce que rien d’autre ne sorte de l’ordinaire que l’anomalie fantastique elle-même, afin qu’elle paraisse à la fois plus cohérente et plus extraordinaire. C’est ce même équilibre périlleux que cherchent à atteindre les auteurs de science-fiction, entre création d’un monde alternatif et réflexions scientifiques et philosophiques sur l’avenir de notre monde.
Vu ainsi, l’art de la science-fiction est sûrement plus scientifique qu’il n’y paraît, d’autant plus quand la prospective devient un outil de la science plus qu’un pieux ésotérisme, et que l’utopie réaliste devient une éventualité que l’on commence à entrevoir. Or, augurer de l’avenir à partir de signes infimes et divers, n’est-ce pas là une vocation essentielle de l’Augure ?
Note: Cette Volée m’a été fortement inspiré par la série « Souvenirs futuristes » de la chaîne YouTube « Analepse » : https://youtu.be/YsoUV0oKQUw
Questions de chance (interrompu)
Sommes-nous tous déterminés ? Sommes-nous libres malgré tout ? Si finalement, puisque le hasard semble s’immiscer dans chaque moment de notre vie, que se passerait-t-il si on laissait le Hasard décider de tout ?
Et si tout (ou presque) était une question de chance ?
A travers le roman de science-fiction Loterie Solaire, de Philip K.Dick, nous interrogeons le rôle que joue le hasard dans notre monde : comment détermine-t-il nos existences et notre civilisation ?
Toutes ces questions de chance partent d’expériences universelles auxquelles personne n’a échappé. Il s’agit de toutes les situations qui nous paraissent extraordinaires, toutes celles qui arrivent ou demeurent « par accident », sans que nous n’ayons jamais notre mot à dire. Il s’agit de toutes les fois où l’on s’est dit que ce que nous vivions était impossible, ainsi que celles pour lesquelles nous nous sommes dit « qu’on avait bien eu de la (mal)chance » cette fois.
Toutes ces observations ne sont pas des cas isolés, elles sont au contraire si récurrentes qu’elles sont parties intégrantes de notre vie.
Ainsi, si toute l’existence est hasardeuse, comment vivre avec valeur et raison ?
Peut-on répondre aux questions de chance précisément en laissant faire le hasard ?
L’Alter-monde selon Alain Damasio (pas commencé)
Dans la Volée « L’Alter-monde selon Alain Damasio », nous allons analyser en détail l’un des auteurs de science-fiction à la fois des plus décalés, mais aussi des plus inspirants de notre époque.
Cet auteur, Alain Damasio, est un artiste talentueux et iconoclaste : créateur d’utopies réalistes et de d’autres futurs alternatifs ; voyageur au pays des mots et des sens ; interprétateur de la vivacité de toutes les personnalités humaines ; c’est également un révolutionnaire qui rêve tout autant de liberté d’égalité que de fraternité. Il est donc pour ainsi dire, le plus français des rêveurs et le plus artiste des politologues.
Pour cette raison, il est souvent difficile de se frotter aux écrits de Damasio, lui qui s’habitue à écrire des romans-fleuve de quelques 800 pages, sans compter les pléthores de néologismes, de glyphes et d’apocryphes que l’on découvre coup sur coup, tout au long des sentiers éclectiques des mondes qu’il construit. C’est pourtant dans cette complexité que réside toute la richesse de ses mondes : Ceux-ci n’étant pas seulement dépaysants par les paysages qui l’incarnent et par les habitants qui la peuplent, mais également par les idées qui les traversent et les habitent.
Les romans de Damasio font partie de ces rares aventures, pour lesquelles on peut se dire que l’on profite tout autant du chemin que du résultat. On y vit tout ! La stupeur, l’angoisse, la tristesse, la colère, l’espoir et la joie ! Et peut-être plus que n’importe quel sentiment : le courage !
Le courage des explorateurs qui prennent tous les risques pour leur passion, le courage de tous les « Art-Tech » qui œuvre pour défendre la Vie et son Vif, et enfin le courage de tous les « volutionnaires », qui plutôt que de vouloir tout changer comme les révolutionnaires, vivent pour que jamais le changement ne cesse.
Tous trois vivent pour le meilleur, dans l’évolution toute ascensionnelle et sensationnelle qui ne connaît aucune frontière, si ce n’est la pesanteur qui œuvre pour le pire et qui gravitera toujours dans son voisinage.
Ce courage va au-delà des pensées et des actes réunis, il est assurément un courage de vivre, qui s’insoumet à l’Ordre et apprivoise le Chaos.
Finalement, Alain Damasio fait partie de ces auteurs qui ne nous permet pas seulement de penser ou de nous divertir, il fait les deux ! Il le fait avec style, panache et originalité, ce qui n’enlève rien à la profonde cohérence qui relie ses écrits, car en effet, au fond, tous parlent de la même chose : de l’idylle terrifiant de la Zone du dehors, de la quête inlassablement vive de la Horde du Contrevent, et du furetage sauvage et véloce perpétué par Les Furtifs.
Toutes ses histoires sont autant « d’épopées globales » d’alter-monde à travers lesquels on fait bien plus que VOIR Le dehors de toute chose : on entend Les Hauts Parleurs, on écoute Le Bruit des bagues, on ressent incrédule Une stupéfiante salve d’escarbilles de houille écarlate. Et bien que ces alters-mondes soient toujours plus ou moins intimes au monde humain, ils n’en sont pas moins tous véritablement So phare away
C’est pourquoi dans ce format, j’aimerais donner à Alain Damasio plus que des louanges dont la publicité lui ferait le plus grand bien :
Je voudrais fournir à ses (futurs) Lecteurs, les clés d’éveils et de révélations, leur permettant à la fois de baigner dans des imaginaires merveilleux, et de s’imprégner de la Grâce si chatoyante de ses pensées qui débloquent.
Non pas parce qu’elles sont folles, mais bien parce qu’elles permettent de transgresser toutes les impasses préétablies, et donc par conséquent toutes les déterminations impassibles.
Principes d’économie
[A rédiger]
L’économie non-binaire
L’économie est-elle une science exacte ? Est-ce une science mathématique ou une science humaine ? Parvient-elle à proposer des solutions pour résoudre des problèmes complexes ?
Pourquoi l’économie est-elle devenue si importante dans notre société ? Quels sont nos biais économiques ? N’y a-t-il qu’une seule bonne façon de faire de l’économie ?
Toutes ces questions seront abordées dans cette série qui s’essaie à intégrer toute la complexité et l’exigence d’une telle science qui ne peut se résumer à une confrontation binaire :
Vrai ou Faux ? Pour ou Contre ? Libéral ou Keynésien ? Capitalisme ou Communisme ?
Rien de tout cela et tout cela à la fois.
Économie et régimes
Karl Polyani dans la Grande Transformation, fait un double constat :
-Premièrement, le fait majeur de la Révolution Industrielle n’est pas tant le passage d’une économie agraire à une économie industrielle, que le passage d’une société politique à une société économique.
-Mais paradoxalement, la révolution économique et sociale qui a provoqué cette transformation, n’est pas tant le phénomène de libéralisation capitaliste (libre-échange, financiarisation démocratisation,…) que l’émergence d’un État libéral qui s’est appliqué à concilier les intérêts publics et privés, la société et les marchés.
Aujourd’hui, nous avons hérité de ce régime où l’économie occupe une place centrale en politique, au point de primer sur des préoccupations politiques d’ordre culturel, sanitaire, environnemental ou encore éducationnel.
Interrompu seulement par les 2 guerres mondiales du 20ème siècle en Occident, le régime du PDEM (Le « Pays Développé à Économies de marché ») est parvenu à confluer politique et économie, au point qu’on ne puisse plus les dissocier , à marier États et entreprises, au point de confondre les lois régaliennes aux lois du marché.
Vous l’aurez compris, dans cette rubrique, nous allons analyser comment l’économie politique a bouleversé notre monde. Pour le meilleur ; et le pire.
Conceptions de jeu
Pendant très longtemps, le jeu n’a été défini que comme un divertissement. Activité de loisir éphémère et sans conséquence, le jeu avait cette fonction de divertir de l’acerbité du monde adulte, de la misère, de l’injustice politique, du travail, des questions existentielles. C’est là le sens de l’expression « du pain et des jeux », qui s’est développée durant la Rome Antique, qui affichait tout autant l’importance vitale du jeu dans la vie des hommes, que d’affirmer sa fonction de catalyseur de l’existence, une nécessité physiologique plus qu’un accomplissement.
En effet, le jeu n’était alors tout ce que la réalité n’était pas : il était imagination temporaire et plaisante de l’esprit humain pour échapper à la réalité permanente et froide, il était improductif et inutile, là où le travail était productif et utile, ne serait-ce que comme un gagne-pain.
D’ailleurs, aujourd’hui, les pains et les jeux sont 2 identités contraires : le jeu est une perte de temps par opposition au travail qui permet de gagner sa vie, le jeu ne sert à rien, surtout quand il est pratiqué « seul devant son ordinateur », tandis que le reste de l’humanité fait avancer la science, et permet de produire ce qui est pourvoie aux besoins de l’existence, se faisant les seuls qui puissent être « excusés » de jouer aux jeux une fois rentré dans l’âge adulte sont ceux qui produisent ces jeux.
Cependant, dans le même temps, les frontières entre les jeux et la réalité n’a jamais été aussi floue, jusqu’à même devenir dérangeante voire effrayante pour certains. Cela est d’abord dû à une révolution technologique qui a permis au jeu, et en particulier le jeu vidéo, de toujours mieux simuler la réalité. Or, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas l’aspect « réaliste » de ces nouveaux jeux qui devrait inquiéter, mais plutôt leur volonté de devenir des « simulations ».
En effet, certains jeux, de gestion, sont devenues de véritables usines à gaz, à tel point que les compétences à acquérir et le temps à investir dans de tels jeux pour pouvoir les maîtriser pleinement, ressemblent à s’y méprendre à ce qui est demandé dans le cadre d’un travail professionnel (Exemple: Satisfactory : jeu de construction d’usine) . Par ailleurs, d’autres jeux, d’exploration notamment, proposent une expérience de voyage virtuel si riche qu’ils remplacent aux yeux de certains le voyage « réel ». Plus généralement, les jeux, qui se bornaient autrefois à être des expériences sociales, sont devenus de puissants médias, qui sont même capables de nous faire vivre des expériences, qui, cumulées, font partie de notre vie réelle. En effet, que dire de celui qui passe en moyenne 2 à 4 heures par jour sur les jeux-vidéos, ou même sur Netflix ou sur les réseaux sociaux : pourra-t-on vraiment dire que pendant ce laps de temps, tout ce qu’ils ont vécu n’est pas réels, et donc que à ce titre ce ne sont pas d’authentiques expériences ?
Dans ces jeux, la seule chose qui semble les séparer de la réalité concrète, est précisément que ces simulations soient encore vendues ET perçues comme des jeux, et que rien ne relie ces chaînes de production virtuelles aux chaînes de production réelles. D’ailleurs, pour surmonter ce paradoxe, de plus en plus de « serious games » et autres jeux de simulation, servent désormais à la formation et à l’entraînement dans bon nombre de métiers, du militaire jusqu’au commercial, en passant par le médecin ; et la liste des métiers que l’on est capable de simuler grandit chaque jour ! Du côté du tourisme, la « visite virtuelle » prend de plus en plus d’ampleur, bien qu’elle semble se limiter pour le moment au tourisme culturel, et que par ailleurs elle ne rencontre pas un franc succès. (bien que le développement de la réalité virtuelle puisse changer la donne).
Toujours est-il que par le biais des « serious-games » , on redécouvre ce qui a pourtant toujours été une fonction extrêmement importante du jeu : l’apprentissage. Car même lorsqu’un jeu n’a aucun rapport avec le « monde réel », au moins en y jouant, nous acquérons des compétences qui nous permettent de devenir meilleur à ce jeu, à d’autres jeux, et même souvent, à certaines disciplines de la vie réelle. Il y a d’ailleurs aujourd’hui un véritable engouement et une démocratisation de ce nouveau procédé que l’on nomme la « gamification », et qui permettrait presque magiquement, par l’ergonomie et le design, de rendre ludique, et donc agréable et facilement compréhensible, ce qui autrefois était ennuyeux, fastidieux et compliqué. L’efficacité concrète, l’usage et les limites de l’usage de ce procédé sont d’ailleurs aujourd’hui largement discutés.
Cependant, derrière ces nouveaux paradigmes qualifiant le jeu, allant même jusqu’à gagner ses lettres de noblesse dans la recherche scientifique dans de très nombreux domaines (économie, sociologie, management, épidémiologie, philosophie, mathématiques, psychologie, …), se construit en toile de fond l’utopie d’un monde du jeu : où parce que tout est jeu, tout sera alors agréable, et que grâce à la gamification du monde, la réalité deviendra plaisante dans tous ses aspects, y compris les moins reluisants. C’est aujourd’hui ce que cherche à faire l’industrie du bonheur pour rendre les élèves heureux d’étudier, les salariés heureux de travailler.
Pour aller plus loin, il est important de comprendre ce qu’est conceptuellement (= dans sa conception) le jeu. En théorie, le jeu est un ensemble de mécaniques qui poursuivent des buts souvent bien définis. En partant du principe que l’objectif du jeu est le plaisir (devenant alors une extension de notre « circuit de la récompense »), alors nous avons toutes et tous notre propre CONCEPTION DU JEU.
Par exemple, du temps de l’arcade, le but principal du jeu était de faire le plus gros score possible. Se faisant, travailler ou investir pour gagner de l’argent peut-il être perçu comme un jeu du moment que cet argent n’a pas vocation à être dépensé ? De même, pour ceux qui « n’aiment pas les jeux », n’est-ce pas les mêmes qui prendront du plaisir à se raconter des ragots, boire de l’alcool jusqu’à s’en faire vomir, collectionner les rencontres amoureuses, ou plus modestement à aller faire du foot entre amis le dimanche, faire du tricot ou que sais-je encore ? D’autres encore, placent le jeu au centre de leur vie en devenant compétiteurs professionnels en e-sport, et pourtant un certain nombre d’entre eux connaissent des périodes de stress, de burn-out et de dépression, les poussant parfois à quitter la compétition prématurément. Ce faisant, dans cette situation peut-on encore parler de jeu ?
D’un point de vue plus scientifique, la théorie des jeux a même démontré que le jeu était également une stratégie, un arbitrage, un entrelacs complexe de mécanismes de décisions et d’actions poursuivant des logiques plus ou moins rationnelles, dans des situations plus ou moins réelles. Cette confusion entre le « jeu » et la « réalité » est même sémantique, après tout, n’avons nous jamais entendu des expressions telles que « le jeu de la compétition internationale » pour parler de la compétition féroce à laquelle se livre les entreprises, ou encore de « jouer le jeu » lorsqu’on doit faire face à une situation dans laquelle on n’est pas à l’aise et qu’il faut affronter malgré tout ? Ne parle-t-on pas carrément parfois du « jeu de la vie », pour la décrire comme une suite de causes (événements, actions, …) et de conséquences (plaisirs, gains, douleurs, …) qui s’enchaînent ?
Ainsi, « Ou commence le travail et quand se termine le jeu ? » , voici une question à la laquelle il devient de plus en plus difficile de répondre, raison pour laquelle il n’y a plus aujourd’hui qu’une seule conception de jeu, mais bien plusieurs CONCEPTIONS DE JEUX.
Enfin, le jeu est également une œuvre, quelque chose que l’on peut créer et auquel on peut donner du sens. Certains jeux sont même en passe de devenir des œuvres d’art, et les jeux-vidéos et le multimédia de devenir le « 10ème art », comme consécration et évolution technologique des 9 autres.
Si cette dernière affirmation est à nuancer, d’autant plus au vu de la porosité entre les différentes formes d’arts (le multimédia et le numérique pouvant n’être qu’après tout seulement un nouveau support), et la difficulté d’établir une classification des arts objectives, toujours est-il qu’il a des créateurs de jeux, et que je vous partagerai dans cette rubrique plusieurs de mes conceptions et créations de jeux.
En bref, venez ici découvrir le Jeu avec un grand J, dans toute sa complexité et sa diversité !