Philo Confinée n°5 : L’Orgueil [De l’exercitation]

Note introductive :
Encore une fois j’ai mis des XXXXX… pour couper le numéro en plusieurs parties, libre à vous de lire un morceau par jour, ou de tout lire d’une traite.

Bonjour à tous,

Bienvenu dans le 5ème numéro de Philo Confinée, qui sera également le dernier consacré à l’Exercitation (je vous invite à lire ou relire le Philo Confinée n°3 pour comprendre ce qui va suivre). Au cours des précédents numéros, nous avons consacré un temps égal voire supérieur à la question « Pourquoi nous sentons-nous si impuissants ? » qu’à la question « Comment vaincre cette impuissance » ?

Certes, en étudiant les causes de l’être et de l’action, et parallèlement les causes de l’inexistence et de l’inaction, nous avons pu déterminer de façon précise comment notre esprit fonctionnait, ainsi que ses dysfonctionnements.
Plus précisément, dans le numéro consacré à la Mort Expérimentale (cf n°4), nous en étions arrivé à la conclusion qu’il fallait user de pleine conscience pour ordonner nos expériences de mort expérimentales, afin de les vivre comme des expériences conscientes et donc vivantes.
Je vous avais également fait part de quelques techniques permettant d’atteindre cet état de pleine conscience.
Cependant, je ne vous ai pas vraiment expliqué comment quelqu’un, par force de volonté et d’une personnalité forte et bien ancrée dans notre conscience ainsi que dans la réalité du monde, parvenait à faire rentrer la pleine conscience dans son quotidien, alors que tant d’autres en effleurent à peine la surface, et vivent la plupart du temps dans une superficialité semi-éveillée.
C’est l’objet de ce 5ème numéro [et des suivants], où je vais essayer, en toute immodestie, de vous enseigner les compétences humaines (les fameux « soft-skills ») les plus fondamentales, qui feront de vous un professionnel de l’exercitation (=l’art de la dissertation permanente) et un maître du savoir-être et du savoir vivre, comme nous les avons définis jusqu’ici.
Êtes-vous prêt à devenir le « Grand Sage Entrepreneur dynamique du XXIème siècle » ?

Mais avant de devenir l’être humain le plus parfait de notre époque, il nous est nécessaire d’affronter le péché le plus inhérent à notre espèce : l’Orgueil.
Dans la religion chrétienne, mais aussi plus globalement dans toutes les religions monothéistes voire au-delà, l’orgueil est le péché originel, c’est-à-dire que c’est de ce péché que découle tous les autres péchés, mais cela veut aussi dire que l’origine de l’histoire de l’humanité remonte à la naissance de l’Orgueil.
Car qu’est-ce donc que l’évolution de l’humanité, si ce n’est les hommes qui cherchèrent à se prendre pour Dieu ?
D’abord par l’usage du feu pour soumettre les espèces sauvages et les terres à sa loi, ensuite en pensant pouvoir établir les lois naturelles et morales dès lors que nous avons développé la conviction profonde (grâce à notre imagination et notre cognition) d’être la créature privilégiée des Dieux, supérieures à toutes autres créatures, enfin plus récemment, en pensant pouvoir par la raison toujours plus s’approcher de la Vérité avec un grand V, et grâce à la science de développer tant de technologies que l’homme pourra transcender sa condition.
D’ores et déjà, nous avons réussi à inventer les instruments qui permettrait notre propre autodestruction, prérogative autrefois de Dieu seul et de son annonce de l’Apocalypse (https://www.wikiwand.com/fr/Apocalypse ) aussi appelé Livre de la Révélation dans la religion chrétienne.
Enfin, grâce aux biotechnologies et l’Intelligence Artificielle, nous cherchons toujours plus à braver la mort et atteindre l’Immortalité, et développer une mémoire et une intelligence quantique dont pourtant Dieu semblait l’unique détenteur, omniscient et éternel planificateur du destin des vivants et de l’Univers. Tout ce parcours de l’Homme avec un grand H, qui est aussi le parcours de l’Orgueil humain, Yuval Noah Harari le décrit superbement bien dans son célébrissime ouvrage Sapiens : Une brève histoire de l’humanité mais également dans Homo Deus : Une brève histoire du futur

Avant de continuer je vous invite à parcourir ces quelques liens :

https://www.wikiwand.com/fr/P%C3%A9ch%C3%A9_originel (Le péché originel)

Illustration de l’idée de Dieu chez les hommes qui leur donne l’ambition de la domination terrestre :

https://www.wikiwand.com/fr/Sapiens_:_Une_br%C3%A8ve_histoire_de_l%27humanit%C3%A9 (Sommaire de Sapiens : Une brève histoire de l’humanité)

https://www.notre-planete.info/actualites/livre-documentaire-sapiens-une-breve-histoire-humanite (TedTalks de Yuval Noah Harari)

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Pour résumer, qu’est-ce donc que l’Orgueil ? On y retrouve en réalité 3 facettes, qui tend à nous faire penser que l’Orgueil est un vilain défaut, et même qu’en un sens il est le plus vilain de tous.
1. Tout d’abord, l’Orgueil, est un sentiment de supériorité durable qui nous amène à survaloriser notre personne, et qui nous poussera à mépriser les autres : ceux qui sont différents car ils ne valent rien comparés à vous, ceux qui sont semblables car ils valent tellement moins que vous-même.

2. Cependant, de façon plus neutre, l’Orgueil est synonyme de Fierté : fiers d’être nous-même, fiers de que l’on a accompli, nous faisons preuve d’Orgueil dès lors que nous accordons plus de valeur à notre jugement qu’à celui des autres, dès lors que nous avons la sensation d’avoir surpassé la « masse » en quelque domaine que ce soit, ou même « faire partie des meilleurs » (= de l’élite).
Si comme l’on peut être bouffi de fierté comme l’on peut être bouffi d’orgueil, auquel cas on sera qualifié de « putain d’orgueilleux qui croit tout savoir alors qu’il ne sait rien », de « crâneur qui se prend pour un dieu du ballon rond alors qu’à côté il galère à faire une division euclidienne », ou encore de « pétasse qui se prend pour Miss France alors qu’elle est tellement superficielle et surtout tellement conne », on peut néanmoins tous s’accorder sur le fait que d’un tel orgueil nous sommes tous quelque peu emplis, et même que les étudiants en Grande Ecole de Commerce en sont davantage emplis que la moyenne (suffit de voir comment les prépas et les AST jouent la surenchère pour voir qui mérite le plus sa place en école).

3. Mais l’Orgueil, tout comme la Fierté ne s’arrête pas là. La dernière facette de l’Orgueil est de nature ontologique (elle porte sur la définition de « l’Être »). Sur le plan civilisationnel, l’Orgueil semble être plus que jamais le mal contemporain : l’homme se croit tout permis contre les autres hommes et contre la nature, et nos sociétés seraient de plus en plus égoïstes et individualistes.
Néanmoins sur le plan personnel, c’est une toute autre histoire : Ontologiquement parlant, l’Orgueil est ce qui vous définit au plus profond de votre âme, il existe dès que vous considérez, de votre point de vue, que vous êtes plus important que les autres. Si se sentir plus important que les autres « au fond de soi » est invariablement condamné comme étant un manque d’humilité par toutes les institutions morales et coutumières de la planète, cela n’a pas toujours été le cas.
Comme vous l’aurez peut-être déjà remarqué, les exemples que je vous ai donné en 2. (Orgueil synonyme de Fierté), faisaient référence à des personnes qui partagent un point commun : leur perception d’eux-mêmes est très éloignée de l’image qu’ils renvoient d’eux-mêmes aux autres (**cette image, Arthur Schopenhauer la qualifie de « vanité » plutôt que « d’orgueil »).
Mais plus grave encore, leur perception d’eux-mêmes est très éloigné de la réalité !
Que l’Orgueil nous éloigne du Bien et de la Vérité, tel est le jugement « religieux » que l’on nous pousse à porter sur l’Orgueil, aussi bien le nôtre que celui des autres.
En France, la survivance d’un tel jugement se perpétue dans notre système éducatif, où la vantardise est perçue comme la pire manifestation de l’égoïsme infantile, et où le système de notation nous invite à être humbles de nos réussites et très critiques de nos échecs (notamment parce que notre système d’éducation est très littéraire, et laisse très peu de place à l’oralité).
C’est sur le marché du travail que les conséquences de cet apprentissage sont les plus visibles : là où on dit que les Français ont beaucoup de difficulté à parler d’eux et à se valoriser dans leur CV, les Étasuniens sont réputés comme étant extravertis, et savent que chacune de leurs expériences, les réussites comme les échecs, peuvent valoriser leur CV tant qu’ils parviennent à les justifier lors de l’entretien d’embauche. Malgré tout, l’orgueil français et l’orgueil étasunien se rejoignent dans la fierté nationale, la France et les États-Unis ayant tout deux l’orgueil de se considérer comme le pays des droits de l’homme et de la liberté.

Ainsi en un sens, l’Orgueil est donc transcendantal de l’existence « Le désir de vivre cède à l’orgueil, la plus impérieuse de toutes les passions qui maîtrisent le cœur de l’homme » — (Robespierre, Discours sur la peine de mort, le 30 mai 1791 au sein de l’Assemblée constituante)
Plus d’infos dans la 3ème partie du commentaire sur l’exercitation (pdf « de l’exercitation) :
https://drive.google.com/drive/folders/1ilBzme5w0JtPSrql-LJgMl1-UTKBfvyb?usp=sharing

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Finalement, que penser de l’Orgueil dans notre rapport à soi et aux autres ? Trop peu d’orgueil et vous pouvez faire une croix sur votre indépendance, votre autonomie, et votre liberté d’esprit.
Je vous invite d’ailleurs à (re)lire le texte d’Emanuel Kant, Qu’est-ce que les Lumières ? (1784, 7 pages) : https://philosophie.cegeptr.qc.ca/wp-content/documents/Quest-ce-que-les-Lumi%C3%A8res%EF%80%A5-1784.pdf .
Dans ce texte, Kant considère que la « Lumière » est l’orgueil de l’esprit que le citoyen éclairé doit acquérir pour vaincre l’obscurantisme.
Trop plein d’orgueil nous en avons déjà vu les conséquences détestables pour autrui. Mais être bouffi d’orgueil est également dommageable à soi-même : incapable de se juger correctement, irréaliste qu’il est, celui qui est bouffi d’orgueil est fou à lier (=totalement fou). Il se déconnecte du monde et invente sa propre réalité, plus ou moins imaginaire.
Le trop orgueilleux est aussi inconscient de lui-même.
Comme nous l’avons déjà vu [Philo Confinée n°4] les personnes les plus inconscientes d’elles-mêmes sont celles qui ne parviennent pas à atteindre la pleine conscience, et ce faisant on peut les qualifier de « Mortes-vivantes », car elles ne connaissent que la mort expérimentale et n’ont pas conscience d’exister comme une identité singulière.

Pour Montaigne, pour pratiquer l’exercitation, l’orgueil est une qualité de l’âme qu’il faut savoir doser. Tout comme les autres qualités de l’âme, Montaigne pense que l’Orgueil est une chose fondamentalement bonne (=qui peut être utile), car pour lui on ne peut abuser (pas trop peu ou par trop d’excès) que des bonnes choses, tandis que l’on abuse des mauvaises choses dès lors qu’on les pratique. Ainsi pour Montaigne, le Mal n’existe pas sans condition, il est toujours un abus plus ou moins absolu du Bien. Il en va de même pour l’Orgueil : l’Orgueil est le bien originel de l’homme, il n’est péché originel que si nous en abusons, trop peu nous ne sommes pas des humains conscients, nous sommes des morts-vivants, beaucoup trop nous nous approchons des Dieux, mais des dieux imaginaires, autrement dit des chimères [cf Philo Confinée n°1 sur l’Oisiveté].
Pour approfondir ce sujet, je vous recommande fortement d’aller lire la la 4ème partie du commentaire sur l’exercitation (pdf « de l’exercitation), disponible au lien suivant : https://drive.google.com/drive/folders/1ilBzme5w0JtPSrql-LJgMl1-UTKBfvyb?usp=sharing
Dans ce commentaire, vous pourrez apprendre comment développer votre Orgueil de façon saine ! Vous découvrirez comment développer votre Orgueil vous permet d’avoir un esprit critique plus aiguisé et d’avoir une vision du monde moins biaisée (ce qui peut paraître complètement contre-intuitif au premier abord), mais également de devenir une personne plus éclairée et plus éloquente. Enfin, vous serez averti des vices de l’Orgueil et sur la façon de les éviter et comprendrez en quoi l’Orgueil est le muscle de l’Exercitation.

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Pour conclure sur l’Orgueil, voilà ce que vous devez impérativement retenir :

1. Être orgueilleux est indispensable pour « réussir dans la vie » et accomplir son développement personnel, cependant cet orgueil doit être proportionné et justifié, ce qui signifie que pour pouvoir vous enorgueillir de votre excellence, il faut le mériter ! Pour cela il faut chercher sans cesse à apprendre et à se rapprocher de la vérité, mais aussi pratiquer l’introspection par la pleine conscience [cf Philo Confinée n°4], afin de vous assurer que votre niveau d’orgueil est conforme à votre niveau de compétence/de savoir.
Il faut donc que vous soyez orgueilleux « à raison » (parce que votre Orgueil est légitime car il est à la hauteur de vos capacités) et non pas « à tort » (car votre Orgueil surestime ou sous-estime vos capacités).

2. Tout comme l’existentialisme, l’Orgueil n’est pas un individualisme, c’est un humanisme ! (cf. L’existentialisme est un humanisme, JP Sartre).
En effet si vous êtes orgueilleux, c’est que vous avez conscience de votre valeur, et orgueilleux que vous êtes, vous êtes bien obligé d’admettre la valeur des autres, car vous savez au fond de vous que l’Orgueil est le propre de l’homme.
Vous avez aussi la volonté d’être maître de vous-même. En effet, si vous êtes orgueilleux, impossible de vous décharger sur les autres de vos erreurs et de vos défauts, votre responsabilité personnelle est forcément engagée. Ainsi vous reconnaissez donc que vous êtes pleinement responsable de vos actes et ses conséquences, et qu’il ne tient qu’à vous d’être meilleur.
Cependant, le véritable Orgueilleux sait aussi qu’il n’est pas sans limite, car il n’a rien de pire pour un orgueilleux que d’être confronté à son imperfection de façon soudaine. Il est donc conscient d’être déterminé (par la nature, par la société) et de valoir moins que d’autres dans tout un tas de domaines.
Mais le faux Orgueilleux on le reconnait car il abuse de l’orgueil, à tout ce qui le dépasse il n’accorde que le mépris et la jalousie, alors que le véritable orgueilleux va s’en instruire pour que cela ne le dépasse plus. Pour simplifier, le faux orgueilleux veut que son image de soi le valorise, alors que le vrai orgueilleux veut que sa conscience de soi le valorise.
Pour cette raison le faux orgueilleux est un « vaniteux », il est à la fois « vanité vaniteuse (vantardise) et « vanité vaine » (inutilité et Néant), et le vrai orgueilleux n’est pas vaniteux, car son orgueil s’inscrit dans la réalité.
C’est d’ailleurs pour cette raison que l’orgueilleux a des scrupules à l’égard de la vérité, à l’inverse du vaniteux qui est prêt à mentir et à tromper, même si cela signifie se tromper lui-même. Le vaniteux veut être abusé (par lui-même) alors que l’orgueilleux ne veut pas être abusé (par le monde et les autres).
**On retrouve l’analyse de Arthur Schopenhauer dans Aphorismes sur la sagesse dans la vie, qui différence la vanité de l’orgueil.

3. Pour développer un Orgueil sain, il est nécessaire de parler de soi et de parler de ce que l’on sait (par expérience, par réflexion, …).
Déjà parce que cela peut servir « par accident » (selon la formule de Montaigne), mais aussi parce que cela contribue à vous valoriser ou au contraire à vous confronter à vos limites. L’Exercitation collective ne peut d’ailleurs qu’être le fruit de débats (= de « dissertations humaines ») où chaque orgueil peut s’exprimer (les vanités, mieux vaut les ignorer).
J’aimerais adresser un mot à ceux qui se considèrent comme introverti ou réservé : Rassurez-vous, parler de soi ne nécessite pas forcément de parler beaucoup, ni même de « vider votre sac ». Il s’agit simplement de partager certaines de vos expériences singulières avec les autres. Si cela ne leur servira pas toujours, ceux qui prêtent attention à ce que vous racontez finiront par apprendre quelque chose, de la même façon que vous apprendrez d’eux à leur contact. De plus, nous sommes bien plus égaux face à l’orgueil que face à la vanité : Être vaniteux et superficiel est bien plus simple lorsque l’on est extraverti, en revanche pour ce qui est de l’orgueil, l’extraverti tout comme l’introverti peut faire valoir son orgueil, d’autant plus quand la discussion porte sur des qualités rationnelles et émotionnelles [Niveau 3 et 4 de l’expérience sociale dans le Philo Confinée numéro 4]. C’est d’ailleurs sur ces qualités que se fondent les véritables « softskills ».
De l’inégalité face à l’orgueil, abordons brièvement sa dimension la plus systémique : aujourd’hui les inégalités sociales découlent probablement en partie des inégalités d’orgueil instituées dans notre société.
Ce n’est pas tant que les « classes dominées » auraient moins d’orgueil que les autres, c’est simplement que l’on n’enseigne « l’art d’être orgueilleux », c’est-à-dire le discernement et l’éloquence :

Cet « art d’être orgueilleux », n’est formellement enseigné qu’à une certaine « élite », tandis que le reste de la population reste largement privé de cette éducation (à l’éloquence et à l’esprit critique), bien qu’elle puisse l’acquérir par d’autres moyens que l’école.
De là à dire qu’une partie de la soumission « volontaire » des masses par une élite minoritaire repose sur la castration de l’orgueil de la majorité, il n’y a qu’un pas.
Peut-être que la crise actuelle sera une nouvelle occasion de faire réaliser encore davantage à « ceux qui ne sont riens » (selon les mots de notre « bien-aimé » président E.Macron) qu’ils ont leur fierté, c’est-à-dire leur orgueil comme nous autre.

Voici quelques liens pour éclairer cette conclusion :

https://www.wikiwand.com/fr/Orgueil (Définition de l’orgueil)

https://fr.wiktionary.org/wiki/orgueil (Citations sympas sur l’orgueil, souvent opposées à la vision de Montaigne)

Minute Papillon #29 Les 7 péchés capitaux :

=> Résume l’idée « d’équilibre des péchés » car les péchés sont ne sont que des biens dont l’on abuse

https://la-philosophie.com/sartre-lexistentialisme-est-un-humanisme-commentaire#Version_pdf_de_l8217oeuvre (Commentaire de l’existentialisme est un humanisme, avec le texte intégral à la fin)

https://www.cairn.info/revue-litteratures-classiques1-2005-1-page-39.htm (Différence entre « vanité vaniteuse » et « vanité vaine »)

https://youtu.be/UMo21MpvWSc (« Fais passer le mot »)
==> Cette chanson de Variété française illustre les problèmes de l’orgueil dans nos vies quotidiennes

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Voici quelques liens pour approfondir le sujet de l’Orgueil, et notamment sur les biais cognitifs qui usent des abus de l’Orgueil, ce qui nous empêche d’être véritablement orgueilleux :

1. L’intuition
Suivre son intuition est une bonne idée si et seulement si :
– Nous avons des connaissances/compétences dans le domaine étudié/traité
– Si nous sommes capables de la remettre en question en la confrontant au réel et à notre réflexion.
Cette vision de l’intuition porte sur le fait que l’intuition a pour socle la mémoire (consciente et inconsciente) et l’expérience

Autres visions de l’intuition : https://www.wikiwand.com/fr/Intuition

2. Le biais du survivant :
Développer son Orgueil à partir uniquement de nos propres expériences, ou uniquement à partir des expériences des autres, amène forcément à une situation où l’on considère son orgueil ou l’orgueil d’autrui à partir d’informations incomplètes et tronquées.
La pluralité des « approches expérimentales » (tant pour la mort expérimentale que pour la pleine conscience), est indispensable pour développer un orgueil sain

Méfiez-vous des conférences TED et TEDx ? | Thomas Durand | TEDxBeauvoisine

3. L’Erreur Fondamentale d’Attribution (=mal attribuer les causes internes et les causes externes d’une conséquence, d’une situation)  :
On a tendance a surestimer les causes internes et à sous-estimer les causes externes quand on réussit, et au contraire à sous-estimer les causes internes et à surestimer les causes externes quand on échoue :
Autrement dit : « Si je réussis c’est grâce à moi, si j’échoue c’est pas ma faute ».
De la même façon, quand on est jaloux de quelqu’un on peut dire « S’il réussi c’est pas grâce à lui, s’il échoue c’est de sa faute ».
L’Erreur Fondamentale d’Attribution engendre souvent des biais d’autocomplaisance, où on rationalise toutes les causes pour conforter notre égo, ce qui nuit beaucoup à notre orgueil véritable.

Illustration et explication de l’erreur fondamentale d’attribution :

Note : L’Erreur ultime d’attribution est une variante qui vise à valoriser un endogroupe (=notre groupe d’appartenance, donc notre sphère d’orgueil autocomplaisant) et à dénigrer un exogroupe (hors de notre groupe d’appartenance, dont on minimise l’importance pour nourrir notre orgueil)

Pourquoi les américains nous paraissent-ils idiots ? – XP Horizon #7

4. Être moral et orgueilleux en même temps :
Comme nous l’avons vu, être orgueilleux ce n’est pas être égoïste, et dans une certaine mesure l’orgueilleux n’a pas intérêt à être égoïste, car il se sent responsable de ses actes et veut être maître de son destin, et pour cela il faut que les autres puissent le faire aussi, sans inégalité pour légitimer son orgueil.
De même l’orgueilleux est un prédicateur de vérité, car s’il a des croyances fausses, ce sont autant de savoirs faux par lesquels l’orgueilleux est abusé, hors il ne veut pas être abusé. Cependant est-ce que l’orgueilleux (raisonnable et raisonné) à vocation à être moral, et si oui comment ?

NIETZSCHE – La morale des winners ! – Généalogie de la morale (1/2)

NIETZSCHE ET LES MÉCHANTS ! – Généalogie de la morale (2/2)

Sondage pour les prochains numéros de Philo Confinée :

Comment annoncé en Intro pour le prochain numéro, j’aimerais que vous puissiez choisir quel champ de l’Exercitation vous voulez explorer (d’autant plus qu’il faut préparer le déconfinement, 11 mai on croise les doigts !)

Rappel : Philosopher et faire du développement personnel, c’est toujours de l’Exercitation.

Choisissez un des 3 thèmes ci-dessous :

  1. Des menteurs : Comment définir le mentir et le mensonge et comment combattre les menteurs ?
  2. Des livres : Que lire et comment lire dans nos sociétés de l’écran et de la vitesse ? Pourquoi il n’est pas besoin d’être grand lecteur pour bénéficier des bienfaits de la lecture ?
  3. De l’amitié : Comment se faire des amis et comment les garder ? Qu’est-ce qu’un véritable ami ? Peut-on différencier l’amour de l’amitié ?

Ecrivez votre choix en commentaire de ce post (et éventuellement posez moi des questions sur la thématique que vous avez choisi)

Conclusion :

Merci à tous d’avoir suivi ce 5ème numéro de Philo Confinée, je prends de plus en plus de plaisir (et de temps >< ) à les faire.
Pouce et partage si ça vous a plu ^^

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *